Espace adhérents :

[Congrès 2021] Retour sur le temps politique avec les candidat.es à l'élection présidentielle

03 janvier 2022

Les 25 et 26 novembre derniers s’est tenu à Lille le Congrès Coorace dans la prestigieuse salle du Nouveau Siècle. Ce congrès a été l’occasion d’aborder les récentes évolutions et perspectives à venir du secteur de l’économie sociale et solidaire sous maints aspects : théorique, pratique et politique. 

Coorace a tenu à accorder au débat politique une place importante dans la programmation du congrès. Ainsi, s’est déroulé pendant deux heures, cinq échanges d’une grande richesse entre des intervenants du monde politique (candidats à la présidentielle ou représentants) et des acteurs de la société civile.

Sur la thématique de la citoyenneté économique, Adrien Quatennens, député LFI du Nord et Marylise Léon, Secrétaire générale adjointe de la CFDT, ont débuté les échanges en partageant leur vision commune d’une revalorisation du travail, et tout spécialement, d’une revalorisation des salaires et aides. Il est ainsi ressorti de ce débat une claire volonté d’accorder à tous un minimum pour vivre via une augmentation des bas salaires ainsi que des aides accordées aux citoyens les plus en difficulté. Pour ce faire, Marylise Léon a évoqué l’idée de frapper directement au portefeuille les entreprises refusant la renégociation des salaires en leur interdisant sous certains conditions l’accès aux aides publiques.

 

Alors qu’il échangeait avec Antoine Detourné, Délégué général d’ESS France sur le sujet de la relocalisation par les acteurs de l’ESS, Arnaud Montebourg, candidat La Remontada à l’élection présidentielle, a déclaré vouloir “redonner le sens du travail dans une époque de capitalisme exacerbé qui maltraite les entreprises” et ”permettre aux structures de l’ESS de recréer sur leurs territoires les cercles vertueux” découlant du retour à l’emploi (stabilité, santé, relations sociales etc). Face à ces “dangers de la course à la rentabilité”, Antoine Detourné a rappelé son souhait de voir l’ESS devenir un véritable “réceptacle de la relocalisation” dans les mois et années à venir. 

 

 

Réagissant à la proposition de Coorace d’atteindre le million d’emploi d’utilité sociale et territoriale porté par des acteurs de l’ESS et financé par l’Etat, au cours des prochaines années, Catherine Quignon, porte-parole d’Anne Hidalgo, a affirmé avec force que “les moyens existent et nous font croire que le million d’emploi issu de l’ESS peut être honoré”.  Si les coûts liés à la création de ces postes peuvent en dissuader certains, Antonin Grégorio, Directeur général de Territoires zéro chômeur de longue durée n’a eu de cesse de rappeler les bénéfices économiques et sociaux induits par la sortie de l’extrême précarité et de l’exclusion massive du chômage. 

 

A l’occasion du débat autour de l’action de l’Etat dans la responsabilisation des marchés publics, le Haut-Commissaire à l’emploi et à l’engagement des entreprises a tenu à défendre les dernières évolutions réglementaires portées par le Gouvernement, tel que l’ajout dans la loi climat d’un article 15 instaurant une obligation pour toutes les commandes publiques de prendre en compte les considérations non seulement environnementales mais aussi sociales. Olivier Flament, Président de Coorace Ile-de-France, a souhaité nuancer ces propos. En effet, l’objectif d’inclusion de clauses sociales voulu par le gouvernement était initialement de 25% pour 2021. Il n’est fait état aujourd’hui que d’un taux de 12%, dont 50% dans le BTP (réservant ainsi une écrasante majorité des marchés aux hommes - 84% d’hommes). Pour Coorace, il est nécessaire d’intégrer une bonification des offres intégrant l’inclusion dans tous les marchés publics. 

Sur le thème de la transition écologique des entreprises inclusives, Yannick Jadot, candidat écologiste à l’élection présidentielle a affirmé avec force vouloir “dépasser le capitalisme et défendre une économie régulée écologiquement et socialement”. “L’économie déclassera si elle ne prend pas en compte cette transition écologique” a par ailleurs complété Eva Sadoun, Présidente d’Impact France, lors de son allocution. Tous deux, enfin, ont exprimé leur souhait de voir plus représentées à la table des négociations les organisations telles que Coorace et Impact France. 

Le réseau Coorace est particulièrement fier d’avoir pu organiser ces échanges et débats riches et nourris autour des enjeux de l’élection présidentielle pour les acteurs de l’ESS et d’avoir présenté aux candidats des propositions politiques fortes que le réseau portera durant la campagne. Nous remercions chaleureusement l’ensemble des participants à ce temps politique ainsi que les personnes qui y ont assisté en présentiel ou en ligne.