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La coopération : un atout gagnant pour les Achats Socialement Responsables

24 juillet 2019

Intégrer des marchés clausés, travailler en partenariat étroit avec les collectivités du territoire, cela permet de sécuriser son modèle économique, et de multiplier les expériences valorisantes et formatrices pour les salariés accompagnés. Action Emploi est une Association intermédiaire du réseau COORACE située dans l’Eure-et-Loir, qui a de forts relais auprès des collectivités locales, et qui a réussi à se positionner sur 2 marchés clausés du territoire. Carine Le Lourec, sa directrice, nous dresse un état des lieux de ces partenariats, où la coopération joue un rôle majeur.

Pouvez-vous nous présenter votre structure, son territoire d’implantation et vos activités ?

Historiquement,  nous travaillons beaucoup avec les collectivités territoriales qui représentent plus de 50% de notre activité. Cela va concerner le travail avec les écoles, par exemple les cantines, les remplacements d’Astem, beaucoup de services techniques de mairies notamment l’été. Ce sont des missions intéressantes et valorisantes pour nos salariés, avec un gros potentiel de pérennisation de poste.

Nous sommes reconnus par ces collectivités pour notre réactivité et nous avons acquis une bonne visibilité auprès des acteurs du territoire. Ainsi, lorsque la communauté de communes a été créée il y’a 2 ans, regroupant une cinquantaine de communes, cela a démultiplié les possibilités d’activités pour les salariés que nous accompagnons.

Vous avez également obtenu des marchés clausés sur le territoire, comment cela s’est mis en place ?

Nous avons donc une grosse communauté de communes avec une personne dédiée aux clauses sociales. Après une formation COORACE, nous avons sollicité un RDV auprès d’elle et lui avons suggéré de proposer des marchés clausés en lui présentant la plus-value en matière d’impact social et territorial. Avec la formation, nous étions bien équipés, tant sur les éléments de langage que sur les éléments techniques. Nous avons pu l’appuyer dans la rédaction de la clause, qui a finalement été incluse au sein de l’ensemble des marchés. Une belle réussite !

Grâce à cela, toutes les AI du territoire ont obtenu un marché avec le conseil régional pour les travaux d’entretien et de ménage des lycées il y’a 3 ans. Nous avons eu connaissance de l’ouverture de ce marché par le Conseil Régional et par COORACE. Nous avions seulement 15 jours pour formaliser notre dossier, heureusement, nous travaillions déjà en groupement avec l’ensemble des AI du territoire, la coopération a été un sacré avantage. Aujourd’hui, toutes les AI ont leur référent au sein du Conseil Régional et leur lycée d’attribution, le marché fonctionne bien et est reconduit d’année en année tacitement.

Nous avons obtenu un autre marché, suite à une information du Conseil Régional vers le COORACE Centre-Val de Loire et les AI de la région, pour une entreprise d’espace vert sur la commune. D’où l’importance de se connaître et de travailler ensemble sur un même territoire.

Avez-vous rencontré des difficultés particulières ? Comment les avez-vous surmonter ?

Avec la réforme de la formation professionnelle, c’est particulièrement difficile cette année de former les salariés éloignés de l’emploi que nous accompagnons. Les dossiers ont pris beaucoup de retard, et c’est compliqué en termes de financement alors que c’est un enjeu crucial pour que les salariés soient maintenus sur certains postes.

Sur les marchés clausés plus spécifiquement, certains dispositifs peuvent rendre l’accès plus difficile aux AI comme par exemple la demande de fournir du matériel. Les Associations intermédiaires n’en ont légalement pas le droit, c’est donc un facteur bloquant sur lequel il serait intéressant d’agir. Les marchés clausés représentent une vraie plus-value pour la réussite des parcours vers l’emploi durable, ils gagneraient à être développés pour renforcer nos actions de cohésion sociale et d’inclusion globale.