La crise du Covid-19 a, à bien des égards, agit comme un révélateur.
Sur le plan économique d’abord, elle a mis en lumière ce que le réseau Coorace met en œuvre sur les territoires depuis plusieurs années : la nécessité de maintenir une économie en circuit-court en tentant de produire, près de chez soi, ce qui est nécessaire à ses besoins. Si le local est indispensable pour protéger l’environnement, il l’est aussi pour développer une économie de proximité inclusive qui profite à tous.
Sur le plan social, pendant la crise, certains métiers ont été particulièrement mis en lumière car ils se sont vite révélés indispensables. Ces travailleurs du quotidien, souvent en contact et au service des autres, ont fait preuve d’une résilience et d’un sens civique à toute épreuve : professionnel.le.s du care (soignants, aides à domicile), travailleurs/euses sociaux, livreur.euses, caissier.ères, toutes celles et ceux qui nous ont permis de continuer à vivre pendant cette crise. Et pourtant, ces métiers qui sont les plus utiles socialement sont également souvent les moins rémunérés et les moins considérés.
Comment expliquer que les aides à domicile, réunies chez Coorace au sein des Proxim’services, aient été ainsi oubliées pendant cette crise ? Cela a été le cas sur les équipements de protection sanitaire et aujourd’hui, elles, car il s’agit très majoritairement de femmes, sont exclues du dispositif de prime mis en place par l’État pour les soignants et les professionnel.le.s des Ehpad. Nous ne pouvons accepter cette injustice et cette inégalité territoriale induite par un financement qui sera dépendant du volontarisme de chaque département.
Pourtant, l’espoir est là. Le gouvernement a su pallier, de manière transitoire, les effets de sa politique sanitaire via des dispositifs sociaux d’ampleur inédite comme l’activité partielle. Cela montre que nous sommes collectivement en capacité d’innover à l’échelle nationale pour un mieux-être, nous pouvons réinventer notre système de valeur pour prendre en compte l’utilité sociale des métiers.
Coorace, le réseau des entreprises d’utilité sociale territoriale porte la voix des structures qui agissent au plus près des besoins des territoires, et qui ont, pendant la crise, su mettre en place les dispositifs de solidarité indispensables : continuité pédagogique, prêt de matériel informatique, lien social, distribution de repas, production de masques, blouses, visières etc.
Nos salariés, accompagnés vers l’emploi durable, peu qualifiés, portent avec nous ces projets d’utilité sociale. Pour eux et avec eux, nous devons de manière urgente agir et mener une réflexion de fond sur la justice sociale. Pour avancer vers une transition sociale écologique et démocratique porteuse d’inclusion et de citoyenneté.
Mireille Sénèque,
Trésorière Coorace
Présidente d'Agence Paloise de Service