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Retour sur le plan de lutte contre la pauvreté

11 octobre 2018

Le 13 septembre dernier, le Président de la République annonçait les mesures de lutte contre la pauvreté devant l’ensemble des réseaux de l’inclusion.

La fédération salue l’approche globale de ce plan, qui prend en compte les différents aspects de la vie des personnes, de la petite enfance à l’âge adulte, pour lutter contre les déterminismes sociaux.

La fédération salue également la volonté du Président de la République de permettre un «développement massif de dispositifs d'insertion par l'activité économique ». Ainsi, dans le cadre des engagements du plan de lutte contre la pauvreté, le Projet de Loi de Finances 2019 prévoit d'augmenter le budget consacré à l’insertion par l’activité économique passant de 840,27 Millions d’euros à 908,78 Millions d’euros (+8,9%). 5000 nouveaux emplois pourront ainsi être créés dans les structures de l’insertion par l’activité économique, autant de parcours durables vers l'emploi qui pourront se concrétiser. Toutefois, l’augmentation est inégale entre les différentes structures de l’insertion, et nous n’avons pas manqué de souligner auprès de la rapporteure du Budget travail et emploi de la Commission des Finances à l’Assemblée nationale, l’importance du travail mené par les associations intermédiaires et les chantiers d’insertion auprès d’un public particulièrement fragilisé.

Au titre de la stratégie nationale de prévention et de lutte contre la pauvreté, ce sont également 300 000 allocataires du RSA qui bénéficieront de la « Garantie d’activité » qui combine accompagnement social renforcé et insertion dans l’emploi. A ce titre, ils seront suivis par Pôle emploi et par des opérateurs privés et associatifs choisis par appels d’offre État-département (200 M€ au total).

De même, l’expérimentation Territoires zéro chômeur de longue durée, à laquelle nous souscrivons, augmentera ses territoires expérimentaux grâce à un engagement financier du gouvernement.

Cependant, certaines grandes annonces destinées à être mises en œuvre à plus long terme, appellent notre attention. Qu’il s’agisse de la création d’un service public de l’insertion, d’un Revenu universel d’activité ou d’une modification du RSA via une nouvelle contractualisation avec les départements, il nous faudra rester vigilant. L’inclusion ne doit pas se transformer, comme en Angleterre, en politique du workfare obligeant les bénéficiaires d’allocation à ne refuser aucun emploi.

Il est essentiel que les réseaux nationaux de l’inclusion sociale et les personnes concernées soient associés aux travaux en amont de ces modifications qui s'annoncent substantielles.