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L'Observatoire Coorace 2024

16 juillet 2025

Après une période de mise en veille, Coorace est fier de relancer en 2025 son observatoire annuel. Cet outil stratégique répond à des enjeux cruciaux pour notre fédération et pour l’ensemble de notre secteur. 

Les enjeux de l’Observatoire 

Nous avons d’abord un enjeu fondamental de connaissance et d’amélioration continue. L’observatoire nous permet de suivre nos progrès, d’identifier les domaines nécessitant des améliorations, et constitue un levier essentiel pour notre développement, faisant écho à notre engagement de longue date pour les démarches d’amélioration continue. 

Ensuite, il répond à un enjeu majeur de représentation. Cet outil vise à offrir une vision claire et factuelle de notre communauté et de notre secteur. Il renforce ainsi notre capacité à représenter efficacement nos membres et leurs intérêts, et à mener des actions de plaidoyer éclairées. 

Les défis et limites 

Cependant, nous sommes conscients que la mise en place et le maintien de cet observatoire rencontrent des limites et des réticences. 

Premièrement, les ressources nécessaires sont significatives et exigent un engagement à tous les niveaux de notre fédération. Cela demande une mobilisation collective. 

Deuxièmement, la contrainte de temps et la nécessité de faire des choix sont réelles. Nous savons que les multiples exigences de reporting des financeurs peuvent décourager certains de participer à une collecte de données supplémentaire. Il est pour nous crucial de trouver un équilibre pour garantir l’efficacité de notre démarche tout en respectant les disponibilités de nos adhérents. 

Enfin, la prolifération des observatoires et des sources de données en tout genre peut rendre difficile la distinction des informations réellement pertinentes. Cela soulève également des questions sur l’intérêt de dupliquer des efforts déjà réalisés par d’autres. 

Nos ambitions pour l'Observatoire 

Malgré ces défis, nos ambitions sont claires : Nous voulons que l’observatoire Coorace agisse comme une véritable station météo pour notre système. Ces travaux, associés à d’autres, permettront d’alimenter des observatoires plus larges dans le champ de l’économie sociale et solidaire.  

Il doit fournir une lecture fidèle de nos réalités, en offrant des indicateurs et des évaluations qui reflètent avec précision notre situation. Pour être véritablement utile, l’observatoire doit être associé à des travaux de recherche et d’analyse approfondis, je pense notamment à ceux portés par notre mission prospective. 

Et enfin, il doit générer du débat. À partir de cet observatoire, nous souhaitons encourager des discussions enrichissantes sur l’état de santé de notre secteur, sur son utilité, et sur ce qui constitue notre production de valeur. 

En relançant cet observatoire, nous nous engageons à fournir des outils de suivi et d’analyse qui permettront de mieux comprendre et d’améliorer notre secteur. 

 

La méthodologie et la mobilisation nécessaires 

Pour atteindre ces objectifs, une méthodologie rigoureuse et une mobilisation collective ont été essentielles. 

Définir un périmètre 

Nous avons capitalisé sur notre tradition d’observatoire, soutenue depuis longtemps par un financement dédié dans le cadre du FSE, ainsi que sur un travail collaboratif mené en 2024 avec la délégation Occitanie qui a toujours maintenu son observatoire régional. 

Cela nous a permis de repartir cette année d’une base de travail solide et éprouvée. Un groupe de travail a été constitué, associant Coorace national et Coorace régionaux, en lien avec l’Organisation Stratégique du Réseau.  

Ce groupe a été chargé de concevoir l’enquête adressée à nos adhérents. Notre préoccupation première a été d’alléger cette enquête afin de prendre en compte les contraintes de nos adhérents, notamment en termes de temps à y consacré. Malheureusement, nous ne pouvons pas actuellement éviter la redondance des déclarations pour des raisons techniques.  

Enfin, établir un observatoire nécessite de faire des choix méthodologiques éclairés et de transformer nos discussions et débats en éléments techniques concrets. Nous avons défini un cadre précis en identifiant une soixantaine de variables qui nous paraissaient essentielles. Ce processus de structuration nous permet de passer d’un débat théorique à une approche opérationnelle, facilitant la collecte, l’analyse et l’interprétation des résultats. 

Collecter les données 

La collecte de données a exigé une mobilisation à chaque échelle : au sein des structures, des délégations régionales et au niveau national. Chaque acteur a un rôle essentiel à jouer dans ce processus. Nous nous sommes appuyés sur une plateforme d’enquête open source qui a été appropriée par les délégations régionales pour effectuer la collecte des données – petit clin d’œil aux multiples tableaux Excel qu’il était auparavant nécessaire de renseigner et de compiler ! 

Traiter et organiser les données 

Nous avons développé une application d’agrégation et de présentation des résultats qui permet de visualiser et filtrer les données à l’échelle nationale et régionale, et même de vous proposer une visualisation personnalisée de vos propres données. Un processus rigoureux de relectures et corrections a été mis en place. Je tiens à exprimer ma gratitude pour la bienveillance et la vigilance collective qui ont permis de mener à bien cet exercice d’allers-retours. Les données collectées sont intégrées dans notre système d’information, garantissant leur accessibilité et surtout, notre capacité à suivre les évolutions dès l’année prochaine. 

Choisir une communication 

Nous avons opté pour la présentation de données générales agrégées, quel que soit le type de conventionnement, afin de fournir une vue d’ensemble claire et cohérente, fidèle à notre vision d’une complémentarité entre les différents conventionnements. Un portrait médian par conventionnement a également été élaboré, permettant ainsi de mieux comprendre les spécificités de chacun et d’adapter nos actions en conséquence.  

Enfin, un grand bravo au travail du service communication qui a su transformer cette masse de données et de graphiques en visuels clairs et percutants. Ce travail d’infographies joue un rôle clé dans notre capacité à partager nos résultats et à susciter des discussions enrichissantes. 

 

Présentation des Résultats Clés 

Passons maintenant aux résultats concrets de cet observatoire. 

I. Données Sociales Générales concernant le cœur de métier des SIAE, l’accompagnement vers l'emploi 

L'Observatoire Coorace met en lumière l'ampleur de notre action sociale. En 2024, ce sont 3 889 permanents qui ont accompagné 47 541 personnes dans leurs parcours d’insertion. 

Le profil des personnes accompagnées : 

  • L’âge : La répartition montre une majorité de personnes dans la tranche d’âge 26-49 ans (50 %), 20 % ont moins de 26 ans et 30 % ont plus de 50 ans. 
  • Le sexe  : 58 % des personnes accompagnées sont des femmes, 42 % des hommes. 
  • Le niveau de qualification  : Un constat important est que 77 % des personnes accompagnées ont un niveau de qualification inférieur au baccalauréat. 
  • Les publics spécifiques : Près d’un tiers des bénéficiaires sont allocataires du RSA (29 %), et 34 % sont des chômeurs de très longue durée (+ 50% en incluant les chômeurs de longue durée). On note une part significative de personnes non inscrites à France Travail (27%). Ces chiffres confirment notre rôle essentiel auprès des publics les plus éloignés de l’emploi. 

 

II. Données Économiques Générales, une action structurante des SIAE sur les Territoires 

Au-delà de l’aspect social, les Structures d’Insertion par l'Activité Économique adhérentes Coorace génèrent une activité économique substantielle.

En 2024, le chiffre d’affaires cumulé s’élève à plus de 316 millions d’euros, et presque autant, avec 315,9 millions d’euros reversés en salaires. 

Nous pouvons proposer une analyse de l’impact économique d’une SIAE à travers un petit exercice comptable de normalisation pour 1 000 € de subventions et d’aides reçues. Cette projection, tout conventionnement confondu, est particulièrement éloquente : 

  • Pour chaque tranche de 1 000 € reçue, une SIAE génèrent 2 751 € de CA 
  • Elle reverse 561 € en impôts, taxes et cotisations.  
  • Elle distribue 2 541 € en salaires aux salariés permanents et en parcours 
  • Enfin, elle dépense 506 € sur le territoire en achats et charges externes, contribuant ainsi directement à l’économie locale. 

Ces chiffres rappellent que les SIAE ne sont pas seulement des acteurs sociaux, mais de véritables moteurs économiques locaux, créant de la valeur et de l’emploi sur leur territoire. 

La collecte des données se poursuit jusqu'à fin 2025 et nous vous donnons rendez-vous en septembre pour la poursuite des portraits médians.