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Covid-19 : Face à la crise, les structures de l’inclusion ont besoin du soutien des collectivités territoriales

27 mars 2020

Communiqué - Depuis bientôt deux semaines, les associations et entreprises de l’inclusion qui accompagnent chaque année 140 000 personnes dans un parcours vers l’emploi durable, doivent faire face à une situation particulièrement anxiogène de tension extrême : protéger leurs salariés notamment les plus vulnérables face à la propagation du virus, maintenir un accompagnement et un lien avec les salariés en insertion placés en activité partielle et assurer la viabilité de leur organisation.

En effet, les règles de distanciation sanitaires protectrices imposent à un grand nombre de nos entreprises inclusives de devoir suspendre leurs activités afin de ne pas mettre en danger leurs salariés ou leurs clients.

Face aux conséquences économiques désastreuses qui se dessinent, l’Etat a mis en œuvre un certain nombre de mesures de soutien aux entreprises, ouvertes aux structures de l’inclusion, telles que l’activité partielle ou les garanties et prêt de BPI France. Les Régions, par la voix de leur Président Renaud Muselier, ont annoncé diverses mesures de soutien aux entreprises : prêts à des taux préférentiels, allongements des durées de remboursements, financement d’un fonds de soutien aux entreprises en difficultés, ou encore capacités de prêts supplémentaires à Bpifrance. 

Malgré les mesures de droit commun mises en œuvre par le Gouvernement, la particularité et la fragilité des structures d’insertion en termes de stabilité économique doit trouver une réponse adaptée et un soutien de la part des collectivités locales dans lesquelles elles agissent quotidiennement pour lutter contre l’exclusion et le chômage de longue durée.

Aujourd’hui, 80% des structures que nous accompagnons ont été contraintes de fermer en raison de la baisse de leurs activités, de l’indisponibilité des salariés (arrêt maladie -santé fragile, garde d’enfants, mobilité réduite),  du champ de leurs activités accueillant du public (ressourceries, recycleries, restaurants solidaires…), de l’impossibilité de placer leurs salariés en insertion en télétravail, ou encore de l’immense difficulté à assurer la sécurité des salariés qui continueraient à se rendre sur leur lieu de travail.

Notre réseau a pu recueillir les premiers impacts de cette situation au sein des structures. 

Nous observons 80% d’établissements ayant cessé toute activité et 78% ayant sollicité l’activité partielle, 
Une estimation de 54% de baisse du chiffre d’affaires pour le seul mois de mars. 

Durant cette crise et malgré l’arrêt d’un grand nombre de leurs activités économiques, nos structures s’efforcent de maintenir leur mission première : l’accompagnement socio-professionnel des publics fragiles. Pour cela, et en l’absence du maintien d’une aide au poste basé sur des heures de travail réalisées et venant financer une partie de l’accompagnement, les structures inclusives doivent trouver un soutien au sein des collectivités. 

A ces fins, Coorace demande aux collectivités :

POUR LES REGIONS

De maintenir leur soutien via la commande publique : 

Aujourd’hui, paiement des marchés publics en cours et non-terminés, afin d’éviter une rupture de trésorerie
Dans le cadre de la reprise économique : augmentation des marchés de gré à gré (jusqu’à 40k€ depuis le 01/01/2020), augmentation des marchés de gré à gré pour les marchés réservés et d’insertion jusqu’à 40k€

Un soutien financier avec un fonds dédié aux associations, et notamment aux ateliers et chantiers d’insertion qui ne peuvent actuellement bénéficier des aides BPI France en raison de leur faible chiffre d’affaires
Une exonération des loyers durant la période de crise, lorsque les structures sont hébergées au sein du parc immobilier de la collectivité, tel que porté par la Caisse des Dépôts, 
Le renforcement et la simplification de l’accès aux formations à distance pour les publics en insertion, tel que développé en Occitanie avec « Me former plutôt que licencier »
Le soutien aux projets économiques structurants et de développement, en sortie de crise, aux côtés de l’Etat et du Fonds de Développement de l’Inclusion. 

 

POUR LES CONSEILSPARTEMENTAUX

Le maintien des co-financements de l’accompagnement réalisé à travers les Fonds sociaux européens et les départements, dont prise en compte des heures déclarées en activité partielle au même titre que les heures travaillées 
Un soutien financier avec un fonds dédié aux associations, et notamment aux ateliers et chantiers d’insertion qui ne peuvent actuellement bénéficier des aides BPI France en raison de leur faible chiffre d’affaires
Une exonération des loyers durant la période de crise, lorsque les structures sont hébergées au sein du parc immobilier de la collectivité, tel que porté par la Caisse des Dépôts, 
Le soutien aux projets structurants, en sortie de crise, aux côtés de l’Etat et du Fonds de Développement de l’Inclusion, 

La création d’un fonds de soutien aux SIAE avec les aides au poste non-versées dues à l’activité partielle