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L'insertion menacée en Auvergne-Rhône-Alpes

19 décembre 2025

Depuis plusieurs semaines, les acteurs de l’IAE se mobilisent en Auvergne-Rhône-Alpes pour alerter sur les conséquences du projet de loi de finances 2026. 

En effet, le PLF 2026 prévoit une baisse de 14 % du budget de l’Insertion par l’Activité Économique, soit environ près de 200 millions d’euros d’économie. Une décision qui mettrait en danger des milliers d’emplois et fragiliserait fortement les structures de l’insertion.

Une “fausse économie” dénoncée dans les médias

Invité sur BFM TV Lyon, Stéphane Charles, directeur général du groupe Unis vers l’Emploi, a alerté sur les conséquences des coupes budgétaires prévues dans le Projet de loi de finances 2026 à la suite d’une conférence de presse organisée à Villeurbanne.

Il dénonce cette coupe en la qualifiant de "fausse économie", car 1 € investi par l'État génère 3 € de gain pour la collectivité. Il alerte également sur les 20 000 emplois menacés au niveau national.

Isabelle de l’Orme, vice-présidente de Synergie, explique que les structures ne peuvent pas anticiper une telle baisse sans délai. Une réduction d’activité ou de postes exigerait entre six mois et un an pour être gérée par les structures. 

Baum, vice-présidente de la Métropole de Lyon, avertit qu'un désengagement de l'État entraînerait un manque d'encadrement. Les 6 300 personnes en parcours d'insertion dans le territoire seraient alors dirigées vers les urgences logement ou les acteurs de la santé physique et mentale. Il est donc primordial de maintenir les financements. 

Conférence de presse d’alerte en Isère “L’insertion sacrifiée” 

En Isère, la mobilisation s’est concrétisée par une conférence de presse d’alerte organisée à Voiron par le Collectif IAE et Territoires Insertion 38. 

Pour 2026, les décisions envisagées pourraient laisser près de 500 personnes sans accompagnement et entraîner la suppression de 50 postes d’encadrants et chargés d’insertion en Isère. Mais aussi d’autres conséquences telles que : 

  • Fermeture définitive de chantiers d’insertion 
  • Marchés non honorés : les structures d’insertion ne seront plus en mesure d’honorer pleinement les marchés et délégations de services publics dont elles assurent la réalisation.
  • Hausse des prix : afin de  compenser la perte de subventions, les prix seront revus à la hausse pour les marchés publics auprès des collectivités, dans les Ressourceries et auprès des particuliers pour l'aide à domicile. 
  • Augmentation des dépenses sociales : l’inactivité des 500 personnes laissées sans accompagnement pourrait entraîner une augmentation des dépenses de prestations sociales (chômage/RSA)

Une mobilisation coordonnée dans toute la région Auvergne-Rhône-Alpes

Au-delà de l’Isère, la mobilisation s’est organisée à l’échelle régionale. En parallèle des conférences de presse, les réseaux de l’IAE ont :

  • Relayé les amendements portés par le collectif national IAE auprès de l’ensemble des parlementaires de la région
  • Alerté l’ensemble du réseau pour l’emploi
  • Adressé un courrier inter-réseaux régional à l’ensemble des présidents des Conseils départementaux de la région 
  • Pris la parole lors du CRPE Auvergne-Rhône-Alpes le 25 novembre dernier

Les élus locaux (Conseils départementaux, communautés de communes, maires) ainsi que les parlementaires ont été invités à l’ensemble de ces conférences de presse. 

Des conférences de presse inter-réseaux et départementales ont été organisées dans 10 territoires de la région, chacune ayant donné lieu à des relais médiatiques locaux et régionaux :

À travers ces mobilisations, les structures réaffirment que l'IAE n'est pas une dépense mais un investissement indispensable pour les territoires, l'emploi et la cohésion sociale.