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Publication d’une étude sur le potentiel de développement de l’ESS

06 mars 2012

Cette étude a été réalisée par Philippe Frémeaux, Directeur de la rédaction d'Alternatives Économiques et chroniqueur à France Info. Elle aborde deux sujets peu traités auparavant : les limites endogènes au développement de l’ESS et la place de l’ESS dans une économie soutenable.

Voici une courte synthèse de ce rapport qui retrace les principales idées de Philippe Frémeaux :

- Des limites liées au périmètre défini

La plupart des organisations de l’ESS ont été créées dans le cadre d’un seul objectif. Cette limitation empêche souvent la diversification des entreprises du secteur. Par exemple, l’étude indique que la plupart des adhérents et sociétaires des mutuelles estiment que la croissance n’est légitime que si elle permet d’améliorer les prestations ou de diminuer leur coût. De fait, l’expansion des organisations de l’ESS se fait le plus souvent dans les limites strictes du secteur d’activité initial, ou selon un caractère stratégique qui revêt souvent un caractère défensif. Le fait même que les organisations de l’ESS poursuivent toutes un but particulier, concret et non une finalité générale abstraite - gagner de l’argent -, limite donc mécaniquement leur propension à se diffuser dans l’ensemble de l’économie. Cependant, quelques organisations de l’ESS ont une vision systémique du développement de l’ESS, à travers entre autres la création de fondations. Par ailleurs, l’étude pointe le rôle très important que peuvent jouer les collectivités territoriales dans le développement des organisations de l’ESS en choisissant délibérément des fournisseurs et sous traitants sociaux et solidaires.

- Se développer est possible en repensant la gouvernance

Le projet politique d’une économie plus soutenable et démocratique est favorable au rayonnement des valeurs de l’ESS. Faire entendre ces valeurs pour qu’elles soient appréciées implique la nécessité de repenser la démocratie au sein de ces organisations. Cette évolution est urgente, d’autant plus que le contexte est porteur car le capitalisme actionnarial est de plus en plus contesté pour son indifférence au sort des salariés et pour sa quête de rentabilité à court terme. L’ESS doit s’affirmer comme le laboratoire de nouvelles formes de gouvernance. D’ailleurs, Philippe Frémeaux note l’intérêt de l’expérience des Sociétés coopératives d’intérêt collectif (SCIC) qui permettent d’associer les salariés, les bénévoles, les usagers et les représentants des territoires à la gouvernance des projets. Il suggère également au secteur sanitaire et social d’associer systématiquement des représentants des bénéficiaires ou usagers à leurs services.

 

decouvrir_cette_etude.pdf