Le réseau Lavéo, créé en avril 2008, a développé un concept innovant : l’entreprise propose une démarche citoyenne et écologique de lavage / lustrage sans eau de véhicules. Dans une mise en commun de compétences, Lavéo apporte son concept écologique de nettoyage sans eau, son savoir-faire auprès de personnes éloignées de l’emploi et les SIAE leurs savoir-faire d’employeurs et d’accompagnateurs vers l’emploi.
Le réseau se base sur les trois piliers du développement durable :
- l’environnement (avec une sensibilisation à la valeur de l’eau, une démarche écologique globale…),
- l’économie (l’entreprise coopère avec les structures de l’Insertion par l’Activité Economique),
- la solidarité (en reversant un pourcentage du prix des prestations à des associations agissant sur les problématiques de l'eau des pays du Sud)
Mais Lavéo ne s’arrête pas au nettoyage de voitures sans eau ; ses services peuvent s’étendre au nettoyage de mobilier urbain (abribus, colonnes de tri de déchets…) de bateaux, etc. Les marchés à prendre sont nombreux ! Si les particuliers sont concernés par ce projet, Lavéo s’adresse avant tout aux collectivités et entreprises qui peuvent lui assurer une prestation régulière.
Ce nouveau projet a déjà attiré plusieurs acteurs de notre réseau, qui chacun à leur manière, se l’approprient et l’adaptent à leur territoire. Parmi eux figurent ENVOL+ à l’Isle sur Sorgue (84), Initiative emplois à Chatillon (92), Tout Serv’ à Vienne (38)… D’autres sont à l’étude comme Caap ouest à Nantes (44), Centremploi à Salon de Provence (13), AG2I à Bourg en Bresse (01)…
Un collectif d’associations intermédiaires est même en train de se monter dans les Bouches du Rhône, afin de mutualiser l’accompagnement, les outils et supports de communication. En effet, Lavéo étant une activité mobile, il est intéressant pour plusieurs entreprises d’un même territoire de se regrouper pour minimiser leurs coûts.
Les entreprises intéressées sont guidées dans la mise en œuvre de leur projet à travers trois phases d’accompagnement :
- une étude de marché (avec l’établissement d’une grille tarifaire) et une étude de la concurrence
- l’achat de matériel puis le lancement de l’activité
- la mise en place d’un comité de suivi qui vérifie la bonne évolution du projet
Christian Dubois, directeur d’ENVOL, explique qu’il a créé ENVOL + avec un statut de SAS afin de pouvoir acheter du matériel, ce qu’ENVOL, en tant qu’association intermédiaire, ne peut pas faire. En revanche, ENVOL met à disposition des salariés en insertion auprès d’ENVOL+. Cette SAS a donc été créée en mai 2011 pour porter LAVEO mais depuis son projet a évolué : ENVOL + se positionne désormais sur des projets de conciergerie, d’espaces verts, etc. Le but de cette nouvelle entreprise est d’une part de fournir une prestation finie à ses clients, et d’autre part de créer des emplois durables pour des salariés en insertion. Christian Dubois avait aussi envisagé la création d’une entreprise d’insertion (EI) pour lancer Lavéo sur son territoire – son ensemblier comprend un ACI, une ETTI, une AI – mais il y a renoncé car il ne souhaitait pas de financements publics pour cette action. Un projet qui se veut donc autonome et qui fonctionne avec un collège éthique regroupant élus et chefs d’entreprises, réfléchissant aux problématiques du territoire et pouvant acheter des actions ENVOL +. Il s’agit là d’un projet mené dans une démarche partenariale, proche de celle des Pôles territoriaux de coopération économiques (PTCE), qui a fait ses preuves. Grâce au lancement d’une campagne de publicité destinée aux particuliers, mais surtout à des prises de rendez-vous auprès de collectivités et entreprises, LAVEO fonctionne de mieux en mieux à l’Isle sur Sorgue !
Anne Peterschmitt, directrice d’Initiative-Emplois, a quant à elle choisi un autre mode de fonctionnement : en janvier 2012, une entreprise d’insertion spécialisée dans le lavage de voitures sans eau a été créée à Chatillon (92). En 2011, dans le cadre de son premier appel à projets de l’ESS, le Conseil général des Hauts-de-Seine a subventionné cette initiative à hauteur de 72 000 euros. La part d’aide au fonctionnement (50 000 €) a permis d’amortir les frais d’ingénierie et de couvrir une partie des frais de fonctionnement du projet pour la première année. Par ailleurs, le volet investissement de l’aide (21 895 €) a facilité l’achat de matériel (notamment un véhicule utilitaire nécessaire au déplacement des équipes et les stations mobiles de lavage) ainsi que l’achat de la concession auprès du siège de Lavéo à Grenoble. L’Etat et le Conseil régional Ile de France comptent également parmi les soutiens de la première heure. Résultat, après cinq mois de lancement : trois postes ont été créés (un encadrant, deux salariés en parcours) et l’entreprise prépare déjà 10 à 12 véhicules en moyenne par jour. La création de deux à trois postes supplémentaires est prévue d’ici la fin de l’année 2012. L’enjeu pour 2013 est de remplacer les financements publics par la vente de prestations de lavage…
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