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La formation professionnelle des personnes en recherche d’emploi

29 juillet 2014

Dans son numéro de juillet, la DARES analyse et chiffre les spécificités des financements de la formation professionnelle des personnes en recherche d’emploi en France en 2012.

Si le nombre d’entrées en formation des demandeur-euse-s d’emploi a connu une hausse de 6 % par rapport en 2011, soit 688 000 formations enregistrées, il convient de la nuancer en fonction du type de financeur.

Les régions ressortent comme le financeur majoritaire en 2012. En effet, elles ont pris en charge plus de la moitié des entrées en formation des demandeur-euse-s d’emploi, soit environ 366 000 entrées (53 %). La majorité d’entre elles ont concerné des jeunes de moins de 26 ans. 64 % des stages ainsi financés ont été des actions de pré-qualification ou de qualification, des actions professionnalisantes ou d’accès à l’acquisition de savoirs de base, notamment dans le cadre de la lutte contre l’illettrisme.

De son côté, Pôle Emploi a financé 144 200 actions de formation (soit 21 % des entrées) et principalement des Actions de Formation Conventionnées (AFC)[1], des Actions de Formation Préalables au Recrutement (AFPR)[2], des Préparations Opérationnelles à l’Emploi Individuelles (POEI) [3] et des Aides Individuelles à la Formation (AIF)[4]. Parmi les stagiaires qui ont bénéficié d’un financement de Pôle Emploi, 19 % percevaient le RSA. De plus, 12 % n’avaient aucun diplôme, 37 % avaient un CAP ou un BEP, et 51 % avaient au moins le baccalauréat. 12 % des bénéficiaires ont suivi une formation dans le but de mieux définir leur projet professionnel, 3 % afin de mieux maîtriser les savoirs de base ou de faire une remise à niveau, 39 % pour préparer ou obtenir une qualification et 40 % pour se professionnaliser.

En parallèle, les OPCA sont depuis 2009 d’importants acteurs de la formation professionnelle et ont, à ce titre, financés 68 900 stages (soit 10 %), à travers trois dispositifs : les appels à projets du FPSPP (39 %), les Préparations Opérationnelles à l’Emploi Collectives (27 %) (POEC) et le DIF Portable (2 3%)[5].

Par ailleurs, la baisse des financements de l’Etat (hors Pôle Emploi) à destination de ce type de public s’est affirmée cette année-là (moins 8%), le transfert des compétences en matière de formation professionnelle se faisant vers les régions depuis 1983. L’Etat a continué à financer des actions de lutte contre l’illettrisme, notamment via le programme « compétences clés » cofinancé par le FSE, ainsi que des actions ciblant des publics spécifiques (travailleurs-euses handicapé-e-s, résident-e-s outre-mer, militaires en reconversion, détenu-e-s et français-e-s à l’étranger).

Enfin, 4 % des stagiaires se sont autofinancé-e-s, et 4 % ont pu bénéficier d’une autre source de financement (Agefiph, Collectivités territoriales autres que régions, etc.).

Tous financeurs confondus, il est possible de constater que les femmes (49,8 %) et les hommes (50,2 %) en recherche d’emploi en 2012 ont globalement bénéficié de manière égale d’un financement pour suivre une formation. Il conviendrait cependant de connaître le détail des stages suivis, leur degré de qualification et leurs durées respectives pour juger au mieux du principe d’égalité dans cette voie d’accès aux compétences.

Par ailleurs, 31 % des bénéficiaires avaient moins de 26 ans, 47 % entre 26 et 44 ans et 22 % plus de 45 ans. Ils/elles étaient pour la plupart de nationalité française (91 %). Ces chiffres soulignent la part importante des personnes âgées de 26 à 44 ans inscrites à Pôle Emploi, ainsi que l’influence de la maîtrise de la langue et de l’inscription dans un dispositif de droit commun sur l’accès à la formation professionnelle.

> En savoir plus sur la parution n°55 de juillet 2014 de la DARES.



[1] . Les AFC sont destinées à répondre à des besoins de qualification identifiée (métiers en tension, …).

[2] . Les AFPR sont une aide versée aux employeurs qui s’engagent à former, ou à faire former, une ou plusieurs personnes en recherche d’emploi, puis à les recruter en CDD (entre 6 et 12 mois). Ce dispositif se rapproche de celui de la POE, mais concerne des embauches de plus courtes durées.

[3] . Pour en savoir plus sur le dispositif de la POE Individuelle et Collective, vous pouvez télécharger la fiche pratique sur la POEI et POEC, ainsi qu'une fiche expérience sur la POEC.

[4] . L’AIF est le financement des frais pédagogiques de projets spécifiques de formation, qui vient souvent compléter d’autres financements.

[5] . Pour en savoir sur le Droit Individuel à la Formation.