Espace adhérents :

Politiques sociales : mais à quoi joue le gouvernement Philippe ?

08 août 2017

Communiqué - 8 août 2017

Fin juillet, le gouvernement annonçait une baisse de 5 euros pour tous les bénéficiaires des APL, indifféremment de leur niveau de revenu. La fédération COORACE, qui accompagne des publics très précarisés, s’est insurgée contre cette mesure, qui pénalisera les plus faibles.

Les coupes budgétaires ne se sont pas arrêtées là. Peu de temps après, une batterie de décrets sont venus amputer d’abord le secteur de la construction de HLM, 12 000 logements très sociaux ne pourront  être construits. Cette décision est en contradiction totale avec le discours de politique générale du 1er Ministre M. Edouard Philippe, qui a insisté sur l’importance de la construction de logements pour faire face aux demandes mais aussi pour réguler les prix des loyers dans les grandes villes.

Après le logement pour les plus précaires, au tour de la politique de la ville avec  46,5 millions d’euros d’annulation de crédits, pas moins de 11% du budget total. Le budget de l’égalité femmes-hommes n’est pas épargné. Malgré la volonté affichée d’avancer sur cette question, il est amputé de 7,5 millions d’euros.

La fédération COORACE se demande donc légitimement  à quoi est en train de jouer le gouvernement Philippe en matière de politiques sociales ? 

Ces mesures sont brutales et arbitraires, ont été adoptées sans concertation avec les acteurs/trices publics ou associatifs, qui, au quotidien, mettent en œuvre la politique sociale de notre pays.

Nous le disons avec force. Cette politique comptable et aveugle, qui se soustrait à tout devoir pédagogique, risque bien de conduire le pays à une véritable impasse sociale. Ces lignes budgétaires ne sont pas uniquement comptables, elles marquent le sort de milliers de nos concitoyen-nes. Ce sont elles qui permettront, ou non, l’accompagnement des plus précaires vers une véritable inclusion sociale.

Nous demandons au gouvernement Philippe de revoir d’urgence sa méthode, en fixant des caps clairs et de long-terme, en concertation avec l’ensemble des acteurs mobilisés, et avec les personnes précarisées elles-même.

Ce cap devra permettre de lutter efficacement contre la pauvreté, et d’aller vers une société qui laisse sa place à chacun-e, projet politique censé guider l’action gouvernementale, si l’on s’en réfère aux orientations annoncées par le Président de la République en début de mandat.